Arsène d'Arsonval - Biographie

Caricature avec des étincelles
La carrière scientifique d’Arsène d’Arsonval (1851-1940) débute à la fin du XIXème siècle. Alors que la guerre franco-prussienne (1870/1871) vient de se terminer et qu’est instaurée la Troisième République, c’est le début d’une nouvelle ère en France. Les expositions universelles de 1878, 1889 et 1900 à Paris, vitrines technologiques et industrielles, permettent à la France de s’affirmer sur le plan scientifique et culturel vis-à-vis du reste du monde.

Médecin de formation, ses recherches lui valent d’être admis à l’Académie de médecine puis à l’Académie des sciences et de devenir titulaire de la Chaire de médecine du Collège de France. Génial touche-à-tout, il voit son nom associé à de multiples découvertes et appareils scientifiques.

Sur le plan international, ce sont ses recherches sur l’électrothérapie en hautes fréquences qui le rendent célèbre. 

Issu de familles aristocratiques de la région, tant du côté paternel que maternel, il est le dernier de la lignée des d’Arsonval en Limousin. Il repose à La Porcherie, près de sa maison natale, dans ce Limousin qu’il a tant aimé.

Comme bien des fils de notables limousins, Arsène d’Arsonval entre au Lycée Impérial de Limoges qui assure la formation des futurs bacheliers. Particulièrement intéressé par les sciences, il prépare un baccalauréat scientifique où la place faite au latin et au grec est plus réduite que dans la section « philosophie ». Son objectif est d’entrer dans une classe préparatoire du Collège Sainte Barbe (Paris) et de se présenter au concours pour l’admission à l’Ecole Polytechnique. Il n’a pu concourir en 1870 et n’a plus poursuivi son projet. A partir du 1er janvier 1871, il est étudiant à l’Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Limoges. Son grand père est médecin, son père est médecin : la pression familiale n’est sans doute pas étrangère à cette réorientation. Il demeure que sa passion pour la recherche scientifique s’impose finalement à partir du moment où il découvre l’enseignement de Claude Bernard au Collège de France.

1873

En octobre 1873, après les trois premières années d’études de médecine à Limoges, Arsène d’Arsonval, est reçu au concours de l’Externat des Hôpitaux de Paris ; à l’âge de 22 ans, avec la dispense du baccalauréat ès-lettres qui lui est nécessaire pour s’inscrire au doctorat en médecine, accompagné de Marie, une jeune veuve, il rejoint la capitale parisienne.

Auditeur libre à un cours de physiologie au Collège de France, la journée du 6 décembre 1873 a été déterminante dans sa vie et sa carrière. Son habileté à remettre en état un galvanomètre défectueux est alors remarquée par le professeur Claude Bernard qui lui propose de venir assister aux expériences dans son laboratoire de recherche.

1875

Après deux années de service bénévole dans le laboratoire, « Le Caveau », de son maître Claude Bernard, l’étudiant en médecine d’Arsonval est nommé préparateur de la chaire de Médecine au Collège de France. En contact avec les visiteurs (scientifiques, philosophes, hommes politiques) de toutes nationalités fréquentant ce laboratoire, il participe activement à des travaux de recherches sur les « drogues », les anesthésiques, les fermentations, la régulation thermique et en particulier les mécanismes biologiques faisant intervenir la chaleur et l’électricité. En 1876, Claude Bernard reconnaissant l’esprit intuitif et l’ingéniosité de l’élève, adresse une lettre à son père Pierre-Catherine d’Arsonval, lettre se terminant par ces mots : « Votre fils est encore si jeune qu’il a le temps de réfléchir avant de prendre un parti définitif, mais quant à moi je l’engagerai toujours dans la voie scientifique où je lui crois, ainsi que je vous l’ai dit, un bel avenir réservé »

 
Thèse d'Arsène d'Arsonval

1877

Le préparateur-étudiant d’Arsonval soutient sa thèse de Docteur en Médecine le 6 août 1877 à la Faculté de Médecine de Paris. Elle a pour titre « Recherches théoriques et expérimentales sur le rôle de l’élasticité du poumon dans les phénomènes de la circulation »

1878

Au décès de Claude Bernard, le jeune docteur d’Arsonval continue son rôle de préparateur mais, à présent, aux côtés d’un physiologiste spécialiste en neurologie, le britannique Charles-Edouard Brown-Séquard, nouveau professeur titulaire de la Chaire de médecine au Collège de France.

1879

Pour déceler les courants électriques dans la matière vivante, A. d’Arsonval commence à utiliser les premiers téléphones (type Graham Bell, David Hughes, Clément Ader) comme stéthoscopes ou couplés à un diapason comme «galvanoscopes» (voir Héritage). Ce sont des recherches sur la surdité, qui le conduisent avec son ami Paul Bert, à s’intéresser à la téléphonie. Ils déposent un premier brevet d’invention pour un nouveau microphone avec réglage des crayons de charbon par attraction magnétique; plusieurs autres brevets d’invention vont être déposés dans les années suivantes.

 

 

Congrès International des électiciens. Comptes rendus des travaux

1881 (Arsène d’Arsonval a 30 ans !)

Suite à des différends avec son nouveau maître Brown-Séquard dans la façon de conduire les expérimentations sur la matière vivante, il est hébergé par le physiologiste Étienne-Jules Marey, titulaire de la chaire d'Histoire naturelle des corps organisés et concepteur de  « La méthode graphique dans les sciences expérimentales ». Il peut ainsi participer à la réalisation de nombreux « appareils inscripteurs des mouvements ».


Cette même année, A. d’Arsonval fait partie de la chancellerie à laquelle est confiée l’organisation du Congrès International des électriciens, ouvert à Paris le 15 septembre 1881, sous la présidence du Ministre des Postes et des Télégraphes, Adolphe Cochery. Alors qu’au même moment se tient l’Exposition International d’électricité, ce Congrès, avec sa commission d’électrophysiologie, est en quelque sorte, une « rampe de lancement » pour le préparateur du cours de médecine au Collège de France.

Publications :

  • Dans la « REVUE SCIENTIFIQUE DE LA FRANCE ET DE L’ETRANGER », d’un article sous le titre « Utilisation des forces naturelles. Avenir de l’électricité », dans lequel il envisage la possibilité d’utiliser l’énergie thermique des mers : (voir Héritage).

  • Dans la revue « La Lumière Électrique » d’un article sous le titre « LA MESURE DES TEMPÉRATURES PAR L’ÉLECTRICITÉ » : (voir Héritage)

Avec l’ingénieur Marcel Deprez, il met au point le galvanomètre à cadre mobile.

1882

A. Arsonval est à la tête du laboratoire de physique biologique, laboratoire rattaché à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE). Créé par le physiologiste et homme politique Paul Bert, Ministre de l'Instruction publique et des Cultes en 1882, ce laboratoire est installé 25 rue de la montagne Sainte Geneviève, puis est transféré en 1888, 12 rue Claude Bernard. Il est installé à nouveau, en 1910, à Nogent sur Marne, dans le bois de Vincennes, à partir des plans de construction proposés par A. d’Arsonval qui en est le directeur jusqu’en 1931.

Il devient aussi directeur d’un deuxième laboratoire des Hautes Études, celui de Physique hydrologique et climatique, installé à proximité sur ce terrain de Vincennes affecté au Museum nationale d’histoire naturelle.

Publication, dans la revue « La Lumière Électrique », de 18 articles sous le titre « LES SCIENCES PHYSIQUES EN BIOLOGIE – L’ÉLECTRICITÉ »: (voir Héritage).

un nouveau téléphone avec microphone à crayons magnétiques et un écouteur à pôles magnétiques concentriques

1884

A. d’Arsonval est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en reconnaissance de ses travaux dans le domaine de la téléphonie.

Ce sont des téléphones « système Bert et d’Arsonval » qui sont retenus par l’Administration des Postes et des Télégraphes, pour établir, à partir de 1888, les premières liaisons téléphoniques à longue distance : (voir Héritage).

1886

Présentation, à la Société de biologie, du premier chronomètre à embrayage électromagnétique pour mesurer la vitesse des impressions nerveuses et des temps de réaction (au centième de seconde).

1887

Une note de A. d’Arsonval à l’Académie des sciences est relative aux dangers de l’électricité. Il conclut avec pragmatisme : « Il faut, dans une usine électrique, pouvoir pratiquer immédiatement la respiration artificielle sur tout individu foudroyé ; on a ainsi de grande chance de le rappeler à la vie. Les courants employés jusqu’ici dans l’industrie tuent le plus souvent par arrêt respiratoire. La respiration artificielle, en empêchant l’asphyxie, permet à la respiration naturelle de se rétablir ».

1888

Publication : NOTICE SUR LES TITRES ET LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE M. A. D’ARSONVAL, PARIS 1888 : elle est éditée au moment où A. d’Arsonval présente sa candidature, candidature suivie de son élection à l’Académie de Médecine dans la Xe section (Physique et chimie médicales).

1891

Exposé des Titres et Travaux du Dr A. D'Arsonval 1894

La communication de A. d’Arsonval à la Société de Biologie intitulée : « Action physiologique des courants alternatifs » marque la naissance de l’électrothérapie en hautes fréquences.

1892

Une publication dans le bulletin de l’Académie nationale de médecine associe les noms de d’Arsonval et Brown-Séquard dans les résultats d’une recherche sur des extraits organiques et des sécrétions internes de glandes, point de départ de l’opothérapie, notre hormonothérapie (endocrinologie) actuelle (voir Héritage).

1894

Publication : EXPOSÉ DES TITRES ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES DU Dr. A. D’ARSONVAL, PARIS 1894 : en vue de l’élection de A. d’Arsonval à l’Académie des Sciences (Section de Médecine et Chirurgie) et de sa nomination de professeur de la Chaire de médecine au Collège de France en remplacement de M. Brown-Séquard.


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