1873
En octobre 1873, après les trois premières années d’études
de médecine à Limoges, Arsène d’Arsonval, est reçu au
concours de l’Externat des Hôpitaux de Paris ; à l’âge de 22
ans, avec la dispense du baccalauréat ès-lettres qui lui est
nécessaire pour s’inscrire au doctorat en médecine,
accompagné de Marie, une jeune veuve, il rejoint la capitale
parisienne.
Auditeur libre à un cours de physiologie au
Collège de France, la journée du 6 décembre 1873 a été
déterminante dans sa vie et sa carrière. Son habileté à
remettre en état un galvanomètre défectueux est alors
remarquée par le professeur Claude Bernard qui lui propose
de venir assister aux expériences dans son laboratoire de
recherche.
1875
Après deux années de service bénévole dans le laboratoire,
« Le Caveau », de son maître Claude Bernard, l’étudiant en
médecine d’Arsonval est nommé préparateur de la chaire de
Médecine au Collège de France. En contact avec les visiteurs
(scientifiques, philosophes, hommes politiques) de toutes
nationalités fréquentant ce laboratoire, il participe
activement à des travaux de recherches sur les « drogues »,
les anesthésiques, les fermentations, la régulation
thermique et en particulier les mécanismes biologiques
faisant intervenir la chaleur et l’électricité. En 1876,
Claude Bernard reconnaissant l’esprit intuitif et
l’ingéniosité de l’élève, adresse une lettre à son père
Pierre-Catherine d’Arsonval, lettre se terminant par ces
mots : « Votre fils est encore si jeune qu’il a le temps de
réfléchir avant de prendre un parti définitif, mais quant à
moi je l’engagerai toujours dans la voie scientifique où je
lui crois, ainsi que je vous l’ai dit, un bel avenir
réservé »
1877
Le préparateur-étudiant d’Arsonval soutient sa thèse de
Docteur en Médecine le 6 août 1877 à la Faculté de Médecine
de Paris. Elle a pour titre « Recherches théoriques et
expérimentales sur le rôle de l’élasticité du poumon dans
les phénomènes de la circulation »
1878
Au décès de Claude Bernard, le jeune docteur d’Arsonval
continue son rôle de préparateur mais, à présent, aux côtés
d’un physiologiste spécialiste en neurologie, le britannique
Charles-Edouard Brown-Séquard, nouveau professeur titulaire
de la Chaire de médecine au Collège de France.
1879
Pour déceler les courants électriques dans la matière vivante, A. d’Arsonval commence à utiliser les premiers téléphones (type Graham Bell, David Hughes, Clément Ader) comme stéthoscopes ou couplés à un diapason comme «galvanoscopes»
(voir Héritage). Ce sont des recherches sur la surdité, qui le conduisent avec son ami Paul Bert, à s’intéresser à la téléphonie. Ils déposent un premier brevet d’invention
pour un nouveau microphone avec réglage des crayons de charbon par attraction magnétique; plusieurs autres brevets d’invention vont être déposés dans les années suivantes.
1881 (Arsène d’Arsonval a 30 ans !)
Suite à des différends avec son nouveau maître Brown-Séquard
dans la façon de conduire les expérimentations sur la
matière vivante, il est hébergé par le physiologiste
Étienne-Jules Marey, titulaire de la chaire d'Histoire
naturelle des corps organisés et concepteur de « La
méthode graphique dans les sciences expérimentales ». Il peut
ainsi participer à la réalisation de nombreux « appareils
inscripteurs des mouvements ».
Cette même année, A. d’Arsonval fait partie de la chancellerie à laquelle est confiée l’organisation du Congrès International des électriciens, ouvert à Paris le 15 septembre 1881, sous la présidence du Ministre des Postes et des Télégraphes, Adolphe Cochery. Alors qu’au même moment se tient l’Exposition International d’électricité, ce Congrès, avec sa commission d’électrophysiologie, est en quelque sorte, une « rampe de lancement » pour le préparateur du cours de médecine au Collège de France.
Publications :
-
Dans la « REVUE SCIENTIFIQUE DE LA FRANCE ET DE
L’ETRANGER », d’un article sous le titre « Utilisation des
forces naturelles. Avenir de l’électricité », dans lequel il
envisage la possibilité d’utiliser l’énergie thermique des
mers : (voir
Héritage).
-
Dans la revue « La Lumière Électrique » d’un article sous le
titre « LA MESURE DES TEMPÉRATURES PAR L’ÉLECTRICITÉ » :
(voir
Héritage)
Avec l’ingénieur Marcel Deprez, il met au point le
galvanomètre
à cadre mobile.
1882
A. Arsonval est à la tête du laboratoire de
physique biologique, laboratoire rattaché à l’École Pratique
des Hautes Études (EPHE). Créé par le
physiologiste et homme politique Paul Bert,
Ministre
de l'Instruction publique et des
Cultes en 1882, ce laboratoire est installé 25 rue de la montagne
Sainte Geneviève, puis est transféré en 1888, 12 rue Claude Bernard.
Il est installé à nouveau, en 1910, à Nogent sur Marne, dans
le bois de Vincennes, à partir des plans de construction
proposés par A. d’Arsonval qui en est le directeur jusqu’en
1931.
Il devient aussi directeur d’un deuxième laboratoire des
Hautes Études, celui de Physique hydrologique et climatique,
installé à proximité sur ce terrain de Vincennes affecté au
Museum nationale d’histoire naturelle.
Publication, dans la
revue « La Lumière Électrique », de 18 articles sous le titre « LES SCIENCES PHYSIQUES EN BIOLOGIE –
L’ÉLECTRICITÉ »:
(voir
Héritage).
1884
A. d’Arsonval est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en
reconnaissance de ses travaux dans le domaine de la téléphonie.
Ce sont des téléphones « système Bert et d’Arsonval » qui sont
retenus par l’Administration des Postes et des Télégraphes, pour
établir, à partir de 1888, les premières liaisons téléphoniques
à longue distance : (voir Héritage).
1886
Présentation, à la Société de biologie, du premier chronomètre à embrayage électromagnétique pour mesurer la vitesse des impressions nerveuses et des temps de réaction (au centième de seconde).
1887
Une note de A. d’Arsonval à l’Académie des sciences est relative
aux dangers de l’électricité. Il conclut avec pragmatisme : « Il
faut, dans une usine électrique, pouvoir pratiquer immédiatement
la respiration artificielle sur tout individu foudroyé ; on a
ainsi de grande chance de le rappeler à la vie. Les courants
employés jusqu’ici dans l’industrie tuent le plus souvent par
arrêt respiratoire. La respiration artificielle, en empêchant
l’asphyxie, permet à la respiration naturelle de se rétablir ».
1888
Publication : NOTICE SUR LES TITRES ET LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES
DE M. A. D’ARSONVAL, PARIS 1888 : elle est éditée au moment où
A. d’Arsonval présente sa candidature, candidature suivie de son
élection à l’Académie de Médecine dans la Xe section
(Physique et chimie médicales).
1891
La communication de A. d’Arsonval à la Société de Biologie
intitulée : « Action physiologique des courants alternatifs » marque
la naissance de l’électrothérapie en hautes fréquences.
1892
Une publication
dans le bulletin de l’Académie nationale de médecine associe les
noms de d’Arsonval et Brown-Séquard dans les résultats d’une
recherche sur des extraits organiques et des sécrétions internes de glandes, point de départ de l’opothérapie, notre
hormonothérapie (endocrinologie) actuelle (voir
Héritage).
1894
Publication : EXPOSÉ DES TITRES ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES DU Dr.
A. D’ARSONVAL, PARIS 1894 : en vue de l’élection de A.
d’Arsonval à l’Académie des Sciences (Section de Médecine et
Chirurgie) et de sa nomination de professeur de la Chaire de
médecine au Collège de France en remplacement de M.
Brown-Séquard.
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